Clap
Cette fois ci, pour sûr, c'est fini.
Jusqu'au dernier moment je serai resté le nez au vent, sans vraiment penser l'après. Le dernier moment, ce fut d'abord les roues qui tapent au sol, les secousses de l'avion; la décélération qui tire vers l'avant, la voix du commandant « welcome to Paris, welcome to France ». En une seconde, un flot d'émotion me déborde, une angoisse qui me gagne, pas la peine de lutter, je laisse les larmes rouler. Ces larmes qui rouleront encore en attendant mon sac au tapis à bagages. Dans le RER qui me ramène Gare du Nord. La confusion dans ma tête, le sentiment de me retrouver piégé. Déjà les conditionnements me poursuivent, je les sens qui se pressent pour effacer ces 10 mois de liberté. Le lendemain dans l'Orlyval, au troisième virage sur la droite, je me lève, je sais que c'est l'arrivée, ouverture de la porte à gauche, premier hall, le numéro de ma carte 1530991695 tapé par cœur. Automatismes insupportables. L'avion Paris Bordeaux même topo. Une angoisse sourde quand les roues touchent, des sanglots, la respiration saccadée, je me mouche. Je descends quasiment le dernier, les yeux mouillés. Vous êtes venus pour les retrouvailles, Papa, Maman ,Marie Jo, Béa et tes enfants, Didier, Christophe, Jérôme. Merci, merci de votre accueil mais j'ai le cœur gros. C'est confus, c'est un rêve qui s'achève, le retour au connu, la peur de ce trop connu. Une lame de tristesse balaye ma tête, il faut que moi aussi j'atterrisse. Pas si simple, en réalité. Je suis tiraillé, j'ai envie de pleurer mais de vous sourire aussi vous qui êtes là. J'essaye de garder bonne figure. Doux amer.
Samedi matin, le jour J, la grande fête que j'attends depuis longtemps. Vous retrouver tous, boire des coups, rire et chanter et danser et rire... 12H15, tout est prêt, les premiers ne devraient plus tarder. Je tourne en rond dans la salle apprêtée. Je me tends au fil des pas, des minutes. Tout ce monde, tous ces visages, je n'ai plus l'habitude. Bientôt, vous tous là et moi. Nouvelle angoisse, je ne me sens pas à l'aise. Faire quelques pas dehors, le tour du pâté de maison. Respirer l'air frais, me calmer, revenir ici. Et puis ça y est les premiers arrivent. Les sourires, les bises, votre chaleur. Le flux grossit, nous voilà vingt, trente quarante, soixante, je ne saurais jamais combien. Le buffet se garnit, les bouchons sautent. Le bruit monte, les enfants courent, le temps se défile, votre énergie m'emporte, je saute de visage en visage. J'essaye de tous vous voir, vous parler, vous toucher. Vous tous qui êtes venus jusqu'ici. Amis, famille, connus, inconnus. Comment, mais comment je suis fier d'être riche de vous. Cette journée si belle, si forte, si émouvante, si réussie, c'est vous qui l'avez faite. Je ne gère rien, je ne comprends rien. On me dit qu'il faut y aller, qu'il va falloir libérer la salle. Mais on vient à peine de commencer, pas possible, je n'ai vu personne. La nuit est déjà tombée, les petits repartis. Merde, merde et merde. Les plus motivés poursuivent. Merci Stéphane et Christelle de nous recevoir encore chez vous. Vous déjà qui me preniez de court au départ. 5 heures du matin, retour de boite, je m'endors, non je tombe sur votre canapé. Ivre. De sons, d'émotions, de rires, de frustration. Oui de frustrations. Je me sens ingrat. Ingrat de vous avoir demandé de venir ici et de ne pas vous avoir donné plus. De ne pas vous avoir parlé, de ne pas avoir échangé plus. Un drôle de mélange dans ma tête. Ravissement et ingratitude. Alors je vous présente à tous, à chacun de vous, mes plus profonds remerciements d'être venu, pour votre amitié, pour tout ce que vous avez amené, pour tous ces cadeaux reçus, toutes ces photos, tous ces instantanés. Et j'espère que vous avez pu profiter de cette journée, de votre journée.
Cette dernière page, cette dernière étape de ce voyage, non ce n'est pas moi qui l'ai écrite mais bien vous tous. Vous posez le point final de ce périple.
MERCI.
épilogue: je supprimerai le blog le 4 février 2011. Car comme le chantait si bien M Nougaro, il faut tourner la page...